Gemstones, 2015
Dessins, 30 x 40 cm, 7 sérigraphies uniques encadrées.

 

Roches cosmiques

 

C’est lorsque la voûte céleste change de tenue, teintée de rose puis peu à peu de violet, qu’il est propice d’aller cueillir les roches cosmiques.
Il faut tomber dans le ciel, les yeux grands ouverts, se laisser porter par le cosmos. Dans l’immensité noire, les étoiles permettent de se repérer, mais c’est loin de leur lumière que se cachent les pierres. Elles sont minuscules face à l’infini qui les abrite. En suspension contre la voûte, les cueilleurs de roches cosmiques ramassent avec précaution de petites pierres aux couleurs lumineuses, teintées de l’univers. Des rouges de géantes, des jaunes de soleils, des bleus de nébuleuses, des verts d’ailleurs. Les roches cosmiques se forment à partir de trois pôles ; lorsque trois types de poussières interstellaires trouvent leur accord atomique et s’agglomèrent entre elles. Grains par grains, elles se constituent lentement, une éternité inconnue des hommes. Précieuses, seuls les initiés savent aller les chercher ; la cueillette est longue et modeste, les roches ramenées sont préservées.
Leurs couleurs et leurs formes me sont restées gravées, je n’en possède pas, mais je les dessine pour les faire exister.

 

Les Îles tempêtes, 2015
Objet à raconter, 22 x 11 cm, 8 exemplaires, pierres marbrées, sac en coton, impression couleurs sur papier simili japon 50g.

 

les îles tempêtes

 

Elles sont au nombre de huit, et forment l’archipel de la tempête.

Personne ne se l’explique, mais ces îles ont de fascinant qu’elles ne sont pas rattachées à la plaque continentale. Elles flottent à la surface de l’eau, ballottées par les vagues : leur ligne de flottaison varie. 
Sur la pierre céladon qui les compose, le va-et-vient incessant de l’eau dépose à certains endroits mousses et lichens, qui de loin donnent aux îles leur aspect bleuté.
Situées dans le Pacifique, entre les quarantièmes rugissants et les cinquantièmes hurlants, les îles tempêtes occupent une partie de l’océan sujette à de nombreuses perturbations atmosphériques. Là où les masses d’air chaudes rencontrent les courants d’air froid océaniques ; là où ondulent les tempêtes et claquent les ouragans. Happées par les vents, elles se soulèvent, entament leur ballet aérien, et viennent recomposer la part d’océan où elles séjournent.

Aucune carte géographique ne les répertorie et peu de gens ont connaissance de leur existence ;
les îles tempêtes errent sur les flots.